Poursuite de l’affaire qui oppose l’Auditeur supérieur militaire aux prévenus Colonel Mambweni Lutete Jean de Dieu, Mulamba Muteba Mulopo, Mbuyi Bangwele, Kasai André, Katembwe Tshibawu, Mputu Kabeya Beya Paul, Mputu Kabenda alias Kali, Kapayili Bwaka, Mulanda Ntoyi, Kashama Kabamba, Kabongo Gédéon, Ngalamulume Dialotondo, Kango Kalomba, Tshibasu Mbuyi José, Ngalamulume Michel et 20 autres prévenus. 35 prévenus viennent en appel à la Haute Cour Militaire contre une décision rendue à la militaire de l’ex Kasai Occidental. Tous sont poursuivis pour meurtre, crime de guerre par mutilation, association des malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel, violation des consignes et détournement d’objets saisis. Les faits remontent au 12 Mars 2017.
Au premier degré, 51 prévenus étaient poursuivis pour entre autre le meurtre de deux experts des nations unies, Zaïda Catalan et Michael Sharp, chargés d’enquêter sur des fosses communes. Les deux experts ont trouvé la mort au Kasaï central. Le colonel Mambweni Lutete Jean de Dieu était condamné à 10 ans de servitude pénale principale pour violation des consignes et non-assistance à personne en danger. 30 autres prévenus avaient écopé d’une condamnation à la peine capitale. 20 prévenus, en fuite, ont également été condamnés par défaut.
A l’audience précédente, la Haute Cour avait constaté l’absence de plusieurs avocats des prévenus. Les avocats des prévenus mineurs d’âge avaient sollicité de la haute cour de demander au ministère public de soumettre toutes les preuves contre les mineurs. L’organe poursuivant avait brandi le reçu de maternité de la petite sœur du prévenu Mwela Mulumba Samy, qui renseigne l’âge de cette dernière à 18 ans.
A l’audience de ce jour, la Haute Cour Militaire s’est prononcé sur l’exception d’incompétence de sa juridiction soulevée par les avocats des prévenus Mwela Mulumba Samy et Muumba Ilunga Jean. La Haute Cour Militaire dit l’appel du ministère public recevable mais non fondé et confirme l’œuvre du premier juge quant à la minorité des deux prévenus.
Les avocats du prévenu Ali Kazumba, condamné par défaut au premier degré, affirment que leur client n’avait pas comparu au premier degré et n’avait jamais eu l’occasion de présenter ses moyens de défenses.
La Haute Cour Militaire passe ensuite la parole au prévenu Ali Kazumba pour sa version des faits. Celui-ci affirme qu’il était au village Moyo Muswila lors de ses événements. Il soutient qu’un chef nommé Manga Vincent leur aurait ordonné d’arrêter et tuer des ennemis qui seraient venus de Kananga. Il soutient en outre que le même chef leur aurait donné le »Tshizaba Tshota » ( mixture ancestrale qu’on donne aux guerriers) avant de les envoyer sur terrain pour appréhender les deux experts des Nations-Unies. Après les aveux, la Haute Cour Militaire a renvoyé la cause pour la poursuite de l’audition des prévenus.